


Une analyse éclairante sur les racines de la crise de régime française actuelle, par deux spécialistes du droit constitutionnel.
La dissolution de l’Assemblée nationale, décidée dans la précipitation par Emmanuel Macron, a révélé aux yeux de tous une crise de régime longtemps contenue. Derrière les discours rassurants sur la robustesse et la résilience du régime, les signes de décomposition se sont pourtant multipliés ces dernières années : blocages politiques, effacement du Parlement, gouvernance par décrets, affaiblissement du lien entre les institutions et le corps social – autant de facteurs qui nourrissent la montée des populismes. La fragmentation et la paralysie de la représentation nationale ne sont que la dernière étape d’un long effritement.
Cet ouvrage, rédigé par deux juristes, propose une nouvelle lecture de l’actualité politique à la lumière du droit constitutionnel. À rebours d’une simple chronique événementielle, il éclaire les ressorts profonds de l’effondrement du principe d’autorité qui est au fondement de nos institutions. La concentration excessive du pouvoir exécutif entre les mains d’un seul homme, la focalisation sur la fonction présidentielle au détriment du jeu parlementaire et des corps intermédiaires tendent à court-circuiter la démocratie tout en encourageant une forme d’irresponsabilité politique, du pouvoir comme de l’opposition. La Ve République n’a pas été fragilisée par une série de chocs extérieurs, mais bien par un processus interne de désinstitutionnalisation dont les auteurs expliquent les tenants et les aboutissants avec clarté et pédagogie.
Les auteurs : Denis Baranger et Olivier Beaud enseignent le droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas et codirigent la revue Jus Politicum, consacrée au droit constitutionnel.